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toute la pédanterie. Mais du moment qu’elle trouve Mme Cottin supérieure à Marivaux et ses héroïnes au-dessus de l’immortelle Manon, voilà sa victime vengée : son ennemie ne croyait pas lui faire la part si belle.

Lady Morgan[1] en parle dans sa relation de voyage intitulée La France en 1816. Un accident de voiture l’ayant forcée à s’arrêter non loin de l’habitation de Mme Cottin aux environs de Paris, elle voulut interroger les gens du pays sur cette illustration littéraire ayant séjourné parmi eux. Elle se désola en constatant que, neuf ans à peine après sa mort, ces paysans ignoraient qu’ « une dame qui travaillait beaucoup » eut jamais possédé « un château » dans le voisinage. Elle était donc la seule à le savoir. « Une demeure qui a été consacrée par la présence du génie, palais ou chaumière, écrit-elle, est un temple que l’esprit et l’imagination ne doivent contempler qu’avec respect. » Cet incident, raconté dans le

  1. Femme de lettres anglaise, auteur de Saint-Clair or the heiress of Desmond ; The wild Irish girl ; The Missionnary ; France, 1816 ; The Princess ; Autobiography, etc.