Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’eux tout ce qui suffit à la vie et au bonheur, et le reste du monde ne leur offre point de plaisir qu’ils ne trouvent chez eux plus facile et plus aimable. Ils possèdent tout ce que l’imagination de l’homme peut concevoir de propre à la félicité, oui tout, jusqu’à une église antique où ils vont non pas prier, mais bénir le Dieu de leurs pères du bien qu’ils ont reçu de sa bonté. Certes, ils seraient bien étonnés s’ils savaient qu’il existe des hommes qui se disent raisonnables et qui emploient cette raison, dont ils sont si fiers, à argumenter contre l’idée la plus universellement reçue, la plus naturelle, la plus consolante.

« Je vous amuse donc André, et moi je vous plains. Si ma dévotion vous paraît drôle, votre incrédulité me semble bien affligeante pour ceux qui vous aiment et bien cruelle pour vous. Peut-être vous trompez-vous en croyant que j’ai plutôt deviné l’esprit du christianisme qu’étudié son histoire. Que savez-vous, si ce n’est pas cette étude qui m’a persuadée…

« Quand, à force d’avoir réfléchi, vous serez convaincu qu’il n’est aucun système religieux