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pagné ses nièces. Elle cherchait modestement à se faire passer pour leur gouvernante, craignant que son nom n’attirât trop l’attention sur elle. Une certaine robe couleur feuille morte, qui était celle qu’elle avait adoptée, la fit reconnaître[1].

La destinée attendait la jeune femme dans cette paisible station pyrénéenne pour lui faire éprouver toutes les délices et tous les tourments de l’amour qu’elle avait prêtés à ses héroïnes. On peut dire qu’elle lui fut encore plus amère, car Claire d’Albe, Malvina, Amélie avaient eu les satisfactions suprêmes de la passion, tandis que celle qui les avait enfantées, n’en eut à la fin que les ardeurs méprisées et le triste courage du renoncement.

Les deux cousines allèrent demeurer place d’Uzer, dans une des maisons les plus respectables de Bagnères, celle de la famille Soubies, dont l’un des membres devait illustrer sa ville natale et travailler activement à sa prospérité.

Son chef François-Marie Soubies, commissaire

  1. À ce moment-là, on menait de bonne heure les jeunes filles au bal ; aussi le même Bouilly raconte-t-il naïvement des choses invraisemblables, arrivées à des danseuses de quatorze ou quinze ans.