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postes brillants dans l’armée et dans l’administration, envoya au philosophe Joubert, avec une dédicace, un poème. Les Troubadours, que le jeune homme avait publié quatre ans auparavant. Ces vers sur les comtes de Toulouse étaient médiocres, et il semble que l’ami de Mme de Pastoret eut besoin de penser à elle pour les juger avec indulgence.

« Les quelques vers que j’en ai lus au hasard, écrit-il à son amie, ont parfaitement satisfait mon esprit… Ce livre est aussi orné d’un sous-titre d’une écriture qui en augmentera infiniment le prix, mais dont je crois que l’ouvrage aurait pu se passer à la rigueur. Ne dites rien de tout cela à l’auteur. Les jeunes gens (et même celui-là probablement), pleins de leurs forces et de leurs distractions, n’entendent rien à ces faiblesses de goût et d’esprit, que je cultive en moi précieusement pour tout ce que j’aime de beau et de bon. »

Joubert termine cette lettre en disant :

« Croyez, madame, et croyez bien que quand je n’irais jamais vous voir, je penserais à vous plus souvent que ceux qui vous voient tous les jours. J’irai vous le prouver par le récit des cir-