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encore Juliette Récamier, si tant est qu’il eut pour elle ce qu’on appelle de l’amour, et lui apporta autre chose qu’une vieillesse illustre comme parure, avait une longue liste de conquêtes féminines à ajouter à celle de ses œuvres immortelles. À peine marié à Mlle Buisson de Lavigne, il avait émigré en Angleterre où il faillit épouser une belle Anglaise. Il se souvint qu’il avait une femme de l’autre côté de la Manche, juste à temps pour ne pas ajouter la renommée de bigame à toutes celles qui l’attendaient. Sa femme admirait ses livres « sans les avoir jamais lus », assurait-il. Mais, s’il l’accusait, non sans raison, de n’être pas d’un commerce agréable, il faut convenir qu’elle n’avait que trop de motifs d’éprouver de l’aigreur contre lui et de la manifester. Elle payait largement la rançon de l’épouse d’un grand homme et ne fut peut-être pas très reconnaissante, à la mourante de Rome, du conseil donné par elle à l’amant, de revenir à la légitime. Douze ans d’abandon, c’était peut-être beaucoup pour sa patience. Elle avait la réputation d’en manquer.

C’est probablement alors que Mme Cottin fit partie de cette réunion d’élite.