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La Révolution, les guerres de la République et de l’Empire, l’élan au sacrifice, l’enthousiasme pour des horizons nouveaux avaient bouleversé l’âme française qui ne demandait qu’à sortir d’elle-même en des émotions violentes ou des délices excessives. En réalité ou en imagination, elle se nourrissait d’actions sublimes, pareilles à celles dont elle venait d’être témoin, et cette effervescence de cœur et d’esprit allait devenir le romantisme, exaltation de tous les instincts généreux. Les amours passionnées, même invraisemblables, trouvaient donc de l’écho dans toutes ces natures bouillantes, la noblesse se répandait sur le style élevé du langage, le devoir reprenait son prestige, le mot vertu était sur toutes les lèvres sinon dans toutes les vies. Cette époque allait produire des chefs-d’œuvre doués d’un sentiment autrement plus intense et plus chaud que ceux des siècles précédents, c’était l’heure de Lord Byron, de Gœthe, de Chateaubriand, de Mme de Staël, un peu plus tard de Lamartine, Alfred de Musset, George Sand.

Cependant, la réserve de Mme Cottin, par une contradiction bizarre, lui faisait blâmer les femmes