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qu’on n’est plus entendu des hommes quand on y revient ?

« Lorsque, dans un transport d’admiration et de reconnaissance, j’adresse mes vœux à la Divinité, mon hommage est pur… Celui que je vous offre, quelque différent qu’il soit, porte le même caractère ; je ne vous connais comme Elle que par vos bienfaits… Mais vous voir, vous parler, je ne le désire même pas, du moins je le crois.

« Je me nomme ainsi que le lieu que j’habite, pour que vous soyez certain que je vous ai dit la vérité ; mais, je vous en conjure, taisez à tout le monde et mon nom et mes lettres. »

Mme Cottin se contentait donc d’être, sans s’en douter, une épistolière remarquable, et sa cousine Julie, qui l’avait jugée ainsi dans les nombreuses lettres qu’elle lui écrivait, fit la lecture de l’une d’elles au petit cénacle assemblé. On en fut vivement frappé et on la pressa de donner plus d’essor à sa vive imagination et à sa merveilleuse facilité pour exprimer ses idées. Elle écrivit quelques morceaux détachés qu’elle lut à son tour, et ses amis l’encouragèrent fortement à traiter un sujet qui eût plus de suite.