Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/126

Cette page n’a pas encore été corrigée

presque religieuse, je pris un bout de votre manteau que je mettais sur mon cœur en versant des larmes ; la foule nous entourant, vous ne me vîtes pas, je ne voulais pas que vous me vissiez. »

Mme Cottin avait signé cette lettre uniquement de son prénom, mais elle indiquait sans doute la manière de lui répondre, car l’amant des sentiments vrais envoya à cette jeune exaltée la courte et paternelle exhortation qui suit :

« Je n’ai pas coutume de répondre à une lettre anonyme, car comment pourrais-je répondre avec confiance à une personne qui n’a pas même la confiance de me dire son nom ?

« Vous tâchez d’établir une correspondance entre nous, tandis que mes travaux, mes affaires et ma santé m’obligent chaque jour de circonscrire celles que j’avais avec d’anciens amis.

« Cependant, qui que vous soyez, votre lettre m’a touché.

« Si vous êtes femme comme vous me l’annoncez, pourquoi offrez-vous avec tant d’affection un cœur que vous devez à votre époux, à