Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/124

Cette page n’a pas encore été corrigée

tion, ni une vaine philosophie, ni même l’amour de la gloire qui dictèrent leurs ouvrages, mais une vertu plus rare peut-être qu’on ne le pense et point assez appréciée : la bonté dans l’énergie.

« Bernardin, homme vraiment bon, puisque vous existez, puisque vous respirez le même air que moi, pourquoi ne vous dirais-je pas ce que je regrette de ne pouvoir plus dire à Jean-Jacques ? Pourquoi ne sauriez-vous pas que, dans une campagne solitaire, il est une femme qui vous aime, qui vous révère, qui vous porte dans son cœur, que vous embellissez sa retraite en la guidant dans ces routes nouvelles que la nature semble n’avoir ouvertes qu’à vous ?

« Combien de fois, en lisant vos observations si simples, si charmantes, il me semblait qu’un voile épais tombait de devant mes yeux et que vous me transportiez dans un autre univers. Enchantée, je posais mon livre, et surprise que, seul entre tous les hommes, vous ayez pénétré ce vaste et sublime mystère des harmonies, je vois bien, disais-je, que Bernardin