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qui partagea les illusions de Gramagnac au sujet de leur aimable hôtesse, mais dont l’amour se termina plus tragiquement, a-t-on prétendu. Gramagnac lui-même était un des habitués.

Toujours un peu sérieuse, absorbée dans ses pensées au point d’en paraître distraite, Mme Cottin prenait rarement la parole dans un cercle nombreux. Un homme d’esprit qui s’était fait inviter pour la rencontrer, écrivait à un ami : « Rien à vous apprendre sur Mme Cottin. Je l’ai vue, elle ne parle pas. » Elle se taisait donc, à moins qu’elle ne fût frappée par une idée qu’on émettait devant elle ; alors elle traitait les sujets les plus élevés, les questions les plus délicates avec une sûreté de jugement, une abondance de vues, que servait admirablement sa facilité à s’exprimer. Si elle n’aimait pas le monde et le redoutait même, dans le tête-à-tête sa conversation était pleine de charme.

Elle occupait sa solitude par des lectures, au premier rang desquelles elle mettait les œuvres


    conseiller d’État en 1803. Son prétendu suicide pour la châtelaine de Champian, redit par tous ses biographes, est probablement une inexactitude de plus.