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« Votre dernière lettre m’a fait bien plaisir, j’ai besoin de vous le dire, mon bon ami, j’y ai trouvé l’expression simple et touchante de votre amitié, j’en ai été attendrie, ma Julie l’a été aussi ; ah ! ne quittez jamais un ton qui nous convient autant et que vous savez si bien sentir.

« Nous avons parlé de vous longtemps, de ce caractère bon et honnête qui nous a attachées toutes deux à vous, de cette constance tendre et rare que le temps ne peut altérer. Je me plais à vous entretenir de cette femme charmante que j’aurais aimé à connaître. Quelle noble satisfaction j’éprouve, en contemplant la dignité de l’homme et sa supériorité sur tout ce qui l’entoure. Tandis que toutes les espèces vivantes n’ont que des plaisirs et qui s’éteignent dans les glaces de l’hiver, l’homme seul aime toujours, les saisons n’influencent point son âme, l’absence ni la mort ne la peuvent changer ; enfin, il n’appartient qu’à lui de sentir qu’une seule vie ne peut suffire à deux attachements.

« Je sais qu’il est parmi nous des êtres dégradés qui croient faire un meilleur choix en par-