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fait l’aveu formel de son amour, mais que ses empressements, son attitude, ses paroles, ce jour-là en particulier, montraient encore plus qu’il n’attendait qu’un encouragement. Mme Cottin était bien décidée à ne pas le lui donner. Son cœur, toujours douloureusement rempli de son mari, s’y refusait. Elle avait la terreur d’une véritable déclaration, en pensant que, si elle était obligée de blesser cet ami si dévoué, elle bouleverserait leurs rapports présents, dans lesquels elle trouvait de la douceur. Elle avait eu peur de lui entendre prononcer des mots décisifs, aussi lui disait-elle que, si un homme lui tenait un langage devenu insupportable, il ne lui en reparlerait de sa vie.

Peut-être aussi était-ce la réserve de son éducation protestante qui lui interdisait de parler ouvertement de ce genre de choses, mais lui permettait de se répandre abondamment en considérations environnantes. Elle ne pouvait être sérieusement offensée qu’un homme ressentît pour elle un sentiment vif, dû à ses qualités d’intelligence, de bonté et de charme personnel, elle était trop femme pour cela ; mais honnête et sincère, elle ne