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mais cette perte violente l’a tellement abattue, qu’elle n’a plus ni énergie, ni ressort, ni sensation, et dans l’engourdissement où elle est plongée, la faculté de souffrir lui est quelquefois refusée. L’absence de mon amie m’oppresse et je me vois réduite à désirer que les inquiétudes présentes me fassent assez d’impression pour écarter la funèbre image du passé. Mais non ; le présent et l’avenir ont beau me présenter des sujets de tourments et de peine, j’y suis insensible, un triste souvenir me tient absolument subjuguée, il me semble que j’ai épuisé tous les malheurs et qu’après celui-là je n’ai plus rien à craindre… Si dans cette situation je ranime et j’encourage des esprits abattus, assurément je donne ce que je n’ai pas, ce que je ne puis plus recevoir…

« Oui certainement, le ciel est aussi beau que la nature est touchante, mais il n’appartient pas à l’amitié d’imaginer qu’ils puissent recevoir quelque éclat d’un objet étranger. Son style est simple et naturel, l’emphase la défigure.

« À présent que j’ai rempli ma tâche de sincérité, je vais me dédommager de ce qu’il a pu