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LA MORT DE MON FILS
Stances Élégiaques.


La mort a fermé ta paupière,
Aimable enfant, tes jours me sont ravis !
Je souriais à peine au nom de père,
Déjà la tombe avide a dévoré mon fils.

Ainsi la fragile nacelle,
Voguant à la clarté de l’astre de la nuit,
Paisible, fend le sein d’une mer infidèle ;
Bientôt l’onde bouillonne, et s’irrite et mugit,
L’aquillon gronde, elle chancelle,
Disparaît, lutte encor…l’abîme l’engloutit :

Ah ! J’aurais dû pleurer sur ta naissance,
Oh ! mon fils ! le jour même où par ton premier cri,
Mon cœur trop tendre, hélas ! fut averti,
D’un nouveau sentiment et d’une autre existence.
Autour de ton berceau doucement agité,
J’aurais dû voir la dure adversité,
La fièvre au pas brûlant, la douleur ennemie,
Cortège de l’humanité,
Frappant aux portes de ta vie.

Mais non ; dans l’avenir pour mon âme embelli.
Tout me riait, tout me flattait d’avance ;
De mes vieux ans mon fils était l’ami,
De ses succès j’étais enorgueilli,
J’élevais sur son nom ma superbe espérance.
Destin cruel ! impitoyables dieux !
Vous vous jouez ainsi de notre attente !