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CIMETIÈRE DE VAUGIRARD.

Planche 68.

TOMBEAU D’AUGUSTINE.


On trouve ce tombeau, à droite, en entrant par la porte du petit Vaugirard. Il est en pierre et d’une forme qui n’est pas commune. Sur un marbre noir, incrusté dans la pierre, on a gravé, en grandes lettres d’or, ce seul mot :

Augustine !

Est-ce une jeune vierge ? est-ce une jeune épouse ? est-ce une amie ? c’est le secret du cœur de la personne qui a adopté cette laconique inscription.




Vers faits par une dame, deux jours avant sa mort.


Bientôt la lumière des cieux
Ne paraîtra plus à mes yeux ;
Bientôt quitte envers la nature,
Je vais dans une nuit obscure
Me livrer pour jamais aux douceurs du sommeil.
Je ne me verrai plus, par un triste réveil,
Condamnée à sentir les troubles de la vie.
Mortels, qui commencez ici-bas votre cours,
Je ne vous porte point d’envie,
Votre sort ne vaut pas le dernier de mes jours.
Frappe, seconde mon envie,
Viens favorable mort, viens briser les liens
Qui, malgré moi, m’attachent à la vie.
Ne point souffrir est le plus grand des biens.