livres d’or, applicables au trésor public, et l’édifice était confisqué.
Les Romains ornaient quelquefois leurs tombeaux de bandelettes de laine et de festons de fleurs ; mais surtout ils avaient soin d’y faire graver des ornemens qui servissent à les distinguer, tels que des figures d’animaux, des trophées militaires, des emblèmes, des instrumens, etc.
On plaçait les sépulcres dans les champs, dans les maisons, dans les jardins, au sommet ou au pied des collines, dans les temples, dans la ville, sur les chemins. C’était un crime que de vendre ou d’aliéner un tombeau, et c’était aussi un sacrilège d’usurper celui d’une autre famille, ou de s’en servir. Ces tombeaux étaient ordinairement de petits édifices bâtis en briques ou en pierres. Dans tout le pourtour intérieur étaient pratiquées des niches, dans chacune desquelles on pouvait placer deux ou trois urnes où l’on gravait des épitaphes. Lorsque le luxe se fut introduit à Rome, on construisit des bâtimens souterrains, composés de plusieurs appartemens dans lesquels il y avait aussi des niches pour placer les urnes sépulcrales. Ces chambres souterraines étaient ornées de peintures à fresque, de mosaïques, de reliefs en marbre, etc.
Pour les pauvres, les esclaves et les malfaiteurs, on les enterrait dans un endroit voisin de Rome, nommé les Esquilies.
Les premiers chrétiens, obligés de fuir les persécutions et de se cacher, et d’ailleurs menant une vie humble et détachée de ce monde, se gardaient bien d’élever des tombeaux ; c’était dans des grottes souterraines situées à neuf milles de Rome, et qu’on nomme Catacombes, qu’ils se faisaient enterrer. C’était là souvent leur asile pendant leur vie, et leur lieu de sépulture après la mort. Un grand nombre de martyrs y furent inhumés. Voici un extrait de ce qu’en dit le Père Mabillon dans son Itinerarium itaticum. « Ces catacombes ont deux à trois pieds de large, et ordinairement huit à dix pieds de haut. Ce sont comme des rues qui