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lisques, les cippes, les tables, élevés sur l’emplacement où un mort a été enterré. Dans les temps les plus reculés, un tombeau, en latin tumulus, n’était autre chose qu’une élévation de terre ou de gazon, un tertre formé au-dessus de la fosse où le mort avait été placé, et autour duquel on plantait des arbrisseaux et même des bosquets. Quelquefois c’était un amas de pierres au lieu de terre et de gazon. Dans la suite, on remplaça ce tumulus par un sépulcre où le corps était renfermé ; et ce sépulcre, qui d’abord eut la forme d’un coffre, devint ensuite un monument embelli par l’architecture et la sculpture. Les plus anciens monumens de ce genre sont les pyramides d’Égypte, le tombeau d’Achille, et celui que la reine Artémise éleva à Mausole, son époux. Ce magnifique sépulcre, qui passait pour une des sept merveilles du monde, fut l’ouvrage des quatre plus habiles architectes de la Grèce. Il avait quatre cent onze pieds de circuit, et cent quarante de hauteur, y compris une pyramide d’une égale élévation. On le nomma Mausolée, nom qui depuis a passé à tous les sépulcres d’une magnifique structure. Un autre monument de cette espèce est celui qu’Auguste fit ériger entre la voie Flaminia et le Tibre, pour sa sépulture et celle de sa famille. C’était un tertre élevé sur une base de marbre blanc, et couvert jusqu’au sommet d’arbres toujours verts. Sur la cime de ce tertre, il y avait une statue de bronze de cet empereur. En bas, on voyait son tombeau et ceux de ses parens ; derrière l’édifice, il y avait un vaste bosquet, avec de superbes promenades.

Les ornemens des tombeaux des Grecs ne consistaient ordinairement qu’en un fût de colonne, sur laquelle on gravait une inscription funèbre, nommée épitaphe. On sculptait ordinairement sur les tombeaux des filles une jeune vierge portant un vase rempli d’eau. On y gravait aussi des couronnes, si ceux qui y étaient renfermés en avaient remporté dans les jeux, ou en avaient obtenu des villes ou des peuples. Au lieu d’inscription, on gravait quelquefois les instrumens de l’art que le mort avait exercé ; souvent aussi des