permet de conserver les cadavres sans courir les risques de la putréfaction.
Quoiqu’il existe beaucoup de sectes chrétiennes, autres que celles dont j’ai parlé, je m’abstiendrai de les citer, car elles se ressemblent presque toutes sur les principales circonstances de leurs obsèques.
Cependant je présume que l’on apprendra avec quelque intérêt que, dans certains cantons du Milanais, il régnait et règne peut-être encore un usage qui peut toucher les âmes sensibles. Quand un cadavre est consommé en terre, la famille à laquelle il appartient en fait laver les ossemens, les nettoie avec soin, et les dépose dans un lieu commun, empaquetés avec des rubans, et ornés de papier doré ou colorié. Chaque famille a sa layette pour y placer ce précieux dépôt qu’une inscription aide à reconnaître, et qu’elle visite tous les ans le jour de la fête des trépassés.
C’est ici le lieu de décrire les cérémonies funèbres pratiquées aujourd’hui parmi nous, et telles qu’elles sont prescrites, ou par les diverses lois, ou pour les usages des différentes communions établies en France.
Lorsqu’une personne est décédée, ses plus proches parens se rendent à la mairie de son arrondissement ou de sa commune, pour y faire la déclaration de son décès. L’officier public prend acte de cette déclaration, et envoie à la maison du défunt un chirurgien pour constater sa mort, et examiner le genre de maladie à laquelle il a succombé. On garde le corps près de vingt-quatre heures sur son lit de mort avant de l’ensevelir. Pendant cet intervalle, un des parens se transporte au chef-lieu de l’administration des convois pour prendre les arrangemens relatifs à la sépulture, et l’on envoie des billets d’invitation aux parens et aux amis du défunt. Si celui-ci est d’une condition aisée, on envoie un corbillard peint en noir, et surmonté d’un dais orné de franges et de plumets aux quatre coins, et attelé de deux, de quatre et même de six chevaux ; ce corbillard est suivi