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les cendres des morts, bâtissaient des sépulcres magnifiques le long des grands chemins, et partout ailleurs dans la campagne. Les chrétiens, au contraire, cachaient les corps, les enterraient simplement ou les rangeaient dans des caves, comme étaient auprès de Rome les tombes ou catacombes, dont nous parlerons ci-après.

Les cérémonies usitées parmi les chrétiens sont différentes selon leurs communions. Nous ne pouvons donner une description plus exacte de celles des catholiques romains, que celle que nous offre le Rituel.

Nos lecteurs voudront bien observer que nous ne parlons ici que des cérémonies généralement suivies avant le temps où la sépulture est devenue en France du ressort de l’autorité civile.

En général, lorsqu’il est temps d’aller chercher le corps du défunt pour le porter à l’église, on avertit au son de la cloche les prêtres et les autres ecclésiastiques qui doivent assister aux funérailles, afin qu’ils s’assemblent revêtus de leurs surplis et en bonnet carré, dans l’église paroissiale, ou dans quelque autre église, où ils feront leur prière ; ensuite le curé prend le surplis et l’étole noire. Ils partent pour aller chercher le corps. L’exorciste qui porte le bénitier marche le premier, puis le porte-croix, les autres membres du clergé ensuite, et le célébrant le dernier. Ils se rendent dans cet ordre à la maison du défunt, dont le corps doit être à la porte ou dans quelque appartement voisin, les pieds tournés vers la rue. Le cercueil est environné de quatre ou même de six cierges allumés, ordinairement de cire blanche. Lorsque le clergé est arrivé à l’endroit où le corps est déposé, le porte-croix se place derrière sa tête, et le célébrant aux pieds, ayant un peu derrière sa main droite, celui qui porte l’eau bénite. Les autres ecclésiastiques se rangent des deux côtés, pendant qu’on allume des cierges qu’on distribue au clergé. Le célébrant étant en face de la croix, le clerc qui porte l’eau bénite, lui présente l’aspersoir. Il le prend, et jette trois fois de l’eau bénite sur le