de l’écriture, et de là vient le mot cimetière, qui, en grec, ne signifie qu’un dortoir.
Pour mieux témoigner la foi de la résurrection, ils avaient grand soin des sépultures, ils ne brûlaient pas les corps comme les Grecs et les Romains, ils n’approuvaient pas non plus la curiosité superstitieuse des Égyptiens, qui les gardaient embaumés et exposés à la vue sur des lits dans leurs maisons.
Les anciens chrétiens enterraient les corps comme les Juifs ; après les avoir lavés ils les embaumaient, et y employaient plus de parfums, dit Tertulien, que les païens à leurs sacrifices. Ils les enveloppaient de linges très-fins ou d’étoffe de soie ; quelquefois ils les revêtaient d’habits précieux : ils les laissaient exposés trois jours, ayant grand soin de les garder, cependant, et de veiller auprès en prières.
Ensuite, ils les portaient au tombeau accompagnant le corps avec quantité de cierges et de flambeaux, et chantant des psaumes et des hymnes pour louer Dieu et marquer l’espérance de la résurrection. On priait aussi pour eux ; on offrait le sacrifice, et l’on donnait aux pauvres le festin que l’on nommait Agapes, et d’autres aumônes. On en renouvelait la mémoire au bout de l’an, et on continuait d’année en année, outre la commémoration que l’on en faisait tous les jours au saint sacrifice.
L’église avait des officiers destinés pour les enterremens, que l’on nommait fossoyeurs ou travailleurs, et qui se trouvent quelquefois comptés entre le clergé. On enterrait souvent avec les corps diverses choses pour honorer les défunts ou en conserver la mémoire, comme les marques de leurs dignités, les instrumens de leur martyre, des fioles ou des éponges pleines de leur sang, les actes de leur martyre, leur épitaphe, ou du moins leur nom, des médailles, des feuilles de laurier, ou de quelque autre arbre toujours vert, des croix, l’évangile. On observait de poser le corps sur le dos, le visage tourné vers l’Orient. Les païens, pour garder