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moderne, dans les monumens, les ruines, et les relations des voyageurs.

On pourrait s’étendre à l’infini sur les funérailles des anciens ; mais nécessairement on ne ferait que répéter ce qui a été dit par une foule d’auteurs qui ont traité cette matière, et il est aisé de les consulter. Cette légère et faible esquisse des usages de quelques peuples ou civilisés ou barbares doit suffire pour le but que je me suis proposé, puisque je n’avais en vue que de prouver que le respect pour les morts date de la plus haute antiquité ; qu’il a eu lieu chez tous les peuples, quoique pratiqué sous des formes différentes, et que s’il s’est perpétué jusqu’à nous, c’est l’effet d’une pieuse et respectable tradition.

En effet nous voyons que les peuples modernes ne sont pas moins zélés que ceux qui les ont précédés dans cette vénération religieuse pour la dépouille mortelle de l’humanité. Les nations qui sont parvenues à un haut degré de civilisation, ont modifié cette vénération d’après leurs usages, leurs mœurs et le culte qu’ils observent, en y mêlant peut-être quelques abus aisés à réformer.

Le christianisme a fait disparaître les barbaries, les atrocités qui n’ont souillé que trop long-temps les funérailles des anciens. Quant aux peuples moins civilisés ou restés dans la barbarie, le tableau que la plupart nous présente de leurs obsèques fait toujours gémir la raison, et quelquefois affligent l’humanité ; cependant leurs cérémonies, je le répète, sont fondées sur un principe louable en lui-même, mais obscurci par l’ignorance et la brutalité.

Les anciens chrétiens, ayant d’autres maximes, ne regardaient la mort, que comme la porte de l’éternité. Ainsi, vivant bien la plupart, ils la souhaitaient plus qu’ils ne la craignaient, et ils s’affligeaient moins de la perte sensible de leurs parens et de leurs amis, qu’ils ne se réjouissaient de leur bonheur éternel et de l’espérance de les revoir dans le ciel. Ils ne comptaient leur mort que comme un sommeil, suivant le langage