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dant en excepter celui de David, que Salomon lui fit ériger dans la ville de Jérusalem, avec la magnificence d’un puissant souverain.

Leur deuil était de soixante-dix jours pour les grands, et seulement de sept jours pour les particuliers. Pour le porter, ils se couvraient de cendre, se revêtaient de cilice, se privaient de tous les plaisirs, et jeûnaient rigoureusement.

Par une singularité remarquable, la religion ne paraissait entrer pour rien dans leurs cérémonies funéraires ; et bien loin que les prêtres y fussent appelés, il leur était défendu d’y assister, sous peine d’encourir une souillure légale. Tous les laïques qui s’y trouvaient étaient immondes jusqu’à ce qu’ils se fussent purifiés.

Les Juifs modernes suivent d’autres pratiques, dont je m’abstiendrai de parler, chacun étant à portée d’en prendre connaissance.

Les anciens Grecs, ce peuple si digne de notre admiration, tant pour l’excellence de son goût dans les arts, sa civilisation, son amour pour la liberté, que pour la majesté et la richesse de son langage, les Grecs regardaient les sépultures comme un devoir sacré recommandé par les dieux. Pictatis officium est mortuos sepetire, dit Pausanias. La croyance que leur avaient insinuée les poètes, premiers instituteurs de tous les peuples, que les âmes de ceux qui n’avaient pas reçu la sépulture restaient errantes sur le bord du Styx, sans pouvoir être admises à passer ce fleuve pour arriver à leur dernière destination, heureuses ou malheureuses, suivant leur mérite. Cette croyance sacrée ne leur faisait rien négliger pour rendre aux morts les derniers devoirs.

Ce ne fut que la première année de la guerre du Péloponnèse que les Athéniens donnèrent l’exemple des funérailles publiques dans les honneurs qu’ils rendirent à ceux de leurs guerriers qui avaient été tués ; honneurs qu’ils décernèrent à tous les autres qui périrent depuis dans cette longue guerre. On exposait d’abord les ossemens des morts pendant trois