Page:Arnaud - Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris, 1.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

indestructibles qui fatiguent le temps, ont été construites pour être le dernier asile de quelques monarques dont les règnes sont inconnus, ou sur lesquels on n’a que des conjectures vagues.

L’art des embaumemens n’a pas été pratiqué par les seuls Égyptiens ; on en trouve des vestiges chez plusieurs autres peuples, et tout le monde sait qu’il est encore en usage en Europe pour certaines personnes distinguées. Mais on sera bien aise d’apprendre que cet usage a eu lieu dans l’antiquité chez un peuple peu nombreux et assez obscur, qui le pratiquait avec beaucoup d’industrie. Les momies des Guanches, anciens habitans des Canaries, sont encore estimées des curieux, et peut-être autant recherchées que celles de l’Égypte.

Je passe donc à un autre peuple, voisin de l’Égypte, qui, pour avoir habité ce pays assez long-temps avant son établissement en Palestine, ne parait pas en avoir adopté un grand nombre d’usages.

Les Juifs enterraient les gens du peuple après avoir lavé leurs corps ; mais ils embaumaient les personnes de distinction et les enfermaient dans des sépulcres. On lit dans l’Écriture que le corps d’Aza, roi de Juda, fut mis sur un lit de parade rempli de parfums précieux auxquels on mit le feu ; et cette cérémonie était pratiquée aux funérailles de tous les rois de Juda.

Les Juifs, comme la plupart des autres peuples, se servaient de pleureuses gagées dont les lamentations étaient accompagnées du son triste et lugubre des flûtes. Ils conduisaient en grande pompe les morts au tombeau ; Moïse en fait une loi expresse. Parens, amis et serviteurs, tous étaient obligés d’assister au convoi.

Leurs sépultures étaient hors des villes et placées le long des grands chemins dans des champs ou des jardins. Les tombeaux étaient simples ; les plus riches étaient creusés dans la pierre, et surmontés d’un obélisque : il faut cepen-