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Nous lisons dans Homère que des jeux funèbres furent célébrés en l’honneur de Patrocle, d’Hector, et qu’un magnifique tombeau fut élevé à Achille sur le promontoire de Sigée. Daris de Phrygie, ou plutôt l’écrivain qui s’est caché sous ce nom, nous apprend que Priam et Hécube se rendaient, avec les princes et princesses de leur famille, une fois chaque année au tombeau d’Hector pour y offrir un sacrifice ; et nous lisons dans l’Enéide qu’Andromaque avait élevé en Grèce un tombeau ou cénotaphe auprès duquel elle se rendait souvent pour faire des libations à la mémoire d’Hector, son époux.

L’Égypte, qui passe pour avoir été le berceau de la philosophie, des sciences, des arts, et de la législation, est aussi le pays où la vénération pour les morts paraît avoir été portée au plus haut degré. Bien avant le siège de Troie, les Égyptiens se distinguaient des autres peuples par leur respect pour les morts. Ils prenaient des habits de deuil, et montraient surtout leur affliction en s’abstenant du bain et de la bonne chère pendant plus de quarante jours. Ils embaumaient les corps avec beaucoup de soin, prononçaient l’éloge funèbre de ceux auxquels ces dépouilles avaient appartenu, et qui, pendant leur vie, s’étaient distingués par la pratique de la vertu. Ces corps, ainsi préparés, étaient souvent gardés dans la maison de leur pieuse famille, qui, aux jours de fêtes, les plaçaient à sa table comme convives pour participer à la joie commune. Le respect pour ces précieux restes était tel, qu’un Égyptien trouvait de l’argent à emprunter en donnant pour gage le corps de l’auteur de ses jours, et même de son frère. Indépendamment de cet usage, pratiqué par les Égyptiens, il y avait un cimetière commun où aucun cadavre n’était admis qu’après un jugement public. Si le mort était convaincu d’avoir mené une vie scandaleuse, ou d’avoir commis quelque crime, on lui refusait une sépulture honorable, et on le jetait dans une espèce de voierie ou de fosse, qu’on nommait le Tartare.

Personne n’ignore que les pyramides, ces monumens