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De là on entre dans le chemin qui conduit au deuxième vallon, et à la fosse commune. À droite et à gauche s’élèvent plusieurs tombeaux formés de pierres placées d’une manière horisontale ou perpendiculaire : on s’aperçoit bientôt que le deuxième vallon n’a été disposé qu’après le premier pour recevoir des monumens. Tous y paraissent presque neuf, et plusieurs sont décorés d’ornemens qui pourraient figurer avec succès au cimetière de Mont-Louis. Ce local qui n’était, il y a six ans, qu’un véritable chaos où l’on creusait avec beaucoup de peine des fosses communes, est devenu, par le travail des fossoyeurs, un petit Élysée où les familles se disputent le bonheur d’élever des monumens à la mémoire des personnes que la mort vient de leur enlever. Déjà presque toutes les places sont occupées ; et le terrain qui s’élève à l’occident, est sur le point de l’être à son tour jusqu’à celui où l’on enterre la foule des morts dont aucune inscription ne conserve les noms.

De ce nouveau local on monte à une plate-forme située près de la muraille du midi. Là s’élèvent plusieurs sépulcres, qui sont l’ornement de ces lieux et que les curieux peuvent contempler avec intérêt. Dans peu ce plateau et la pente qui l’avoisine seront couverts à leur tour de tombes et d’autres monumens funèbres.

La fosse commune qui se renouvelle tous les cinq ou sept ans, quand les corps qui y sont enterrés le permettent, n’est qu’une tranchée peu longue, mais profonde de 12 à 15 pieds, aujourd’hui parallèle à la muraille de l’ouest. Le peu d’étendue du cimetière exige qu’on y place les cercueils les uns sur les autres. On pense bien que la terre à plâtre dans laquelle cette fosse est creusée a bientôt consumée les corps dont le dépôt lui a été confié.