Page:Arnaud - Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris, 1.djvu/185

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tecte a fait placer au pied des sarcophages de leur sépulture un banc de pierre. On examine ensuite avec le plus vif intérêt le tombeau de la famille Brochant, celui de la famille Moreau, et le cénotaphe du dragon Guillaume de la Grange, ainsi que plusieurs autres. La famille Fieffé, a fait placer aussi un autre banc à la porte de son caveau pour reposer les voyageurs qui veulent admirer la campagne, méditer sur la mort, et connaître comme la vie et le néant se touchent de près. L’obscurité, l’isolement et le silence font naître ici d’utiles réflexions dans le cœur des personnes qui aiment à se livrer à des idées mélancoliques ; cependant, le croira-t-on ? le spectacle des tombeaux ne suffit pas toujours pour mettre un frein à la dissipation de certains promeneurs des deux sexes que la curiosité y conduit.

En sortant de ce sombre asile on découvre à droite, de distance en distance, dans de petits vallons, des sarcophages, des tombes, des cippes, entourés d’arbustes et de fleurs. Près de là on voit la pyramide qui s’élève sur le caveau de la famille Bonommé. À gauche, la colline s’abaisse insensiblement jusqu’à la plaine. On aperçoit encore dans ce grand espace plusieurs monumens élevés au milieu de petits bosquets. On descend par l’avenue tournante, dite des Acacias ; en quittant cette dernière avenue on traverse le carrefour de l’étoile : on entre dans l’avenue tournante, dite des Peupliers ; on voit à droite et à gauche de cette avenue plusieurs rangs de tombeaux ainsi placés jusqu’à la porte de sortie du cimetière.

Il y a cinq ans que le cimetière de Mont-Louis était bien moins aisé à parcourir qu’il ne l’est aujourd’hui. Un grand nombre d’arbres fruitiers ont été abattus pour y faire de belles allées bordées de tilleuls, de peupliers, d’acacias, de sycomores etc., qui est l’allée tournante dont nous venons de parler. À droite on a pratiqué sur le penchant de la colline cette belle avenue cailloutée et sablée, plantée en partie de peupliers et d’acacias, qui en ombrage le contour