Page:Arnaud - Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris, 1.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.

enfoncées de huit lignes, sur lesquelles sont gravées en lettres d’or les inscriptions.

Ce tombeau est entouré d’arbres, d’arbustes et de fleurs d’espèces choisies. À l’un des orillons est suspendue une couronne de rose ; à l’autre extrémité, une guirlande de fleurs naturelles serpente sur ledit tombeau.

À la tête du monument on a placé une petite roche de la hauteur d’un siège. C’est là que madame de ***, va plusieurs fois par semaine, pleurer, se recueillir et prier pour sa chère Élisa. J’ai eu occasion de l’y rencontrer quelquefois, lorsque je venais m’y occuper à dessiner des tombeaux. Je l’y ai vue souvent seule, quelquefois avec une jeune personne qui paraissait partager sa douleur et ses regrets. Je les ai vues, après avoir, les yeux baignés de larmes, adressé leur prière au ciel pour leur chère Élisa, s’occuper à orner sa tombe de fleurs nouvelles.

Le jour où je fus témoin de cette scène attendrissante, je m’occupais à dessiner un monument construit entièrement en marbre. (Je donnerai ce monument dans les livraisons suivantes.) Ces dames, s’approchèrent de moi, et l’une d’elle m’apprit que ce tombeau que je dessinais était celui de sa fille aînée, sœur d’Élisa, laquelle était mère de plusieurs enfans.

Sur un des pilastres, du côté de l’inscription, on lit au crayon :


À ÉLIZA.

Élisa, tendre fleur qu’un matin vit éclore
Et qu’un soir a vu se flétrir,