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bres diversement composés, et plus ou moins ornés. Les anciens ont eu recours à l’allégorie pour représenter, d’une manière sensible, ce spiritus, ce soufle divin qu’on appelle Ame, et qui se dégage du corps ou de la matière au moment de la cessation de la vie ; ce n’est donc pas par un squelette, qui n’est réellement que la charpente d’un mort, comme font mal-à-propos les modernes, qu’on peut représenter la cessation de l’existence, le départ de l’ame pour les régions célestes, ou le passage de la vie à la mort. Les allégories qui couvrent les tombeaux, les urnes sépulcrales ou les mausolées des anciens, sont délicates, fines, recherchées et conçues de manière à nous présenter des tableaux simples et aimables, qui font naître des idées consolantes.

Les anciens peignaient, sculptaient sur leurs tombeaux des masques, des têtes hideuses ou larves, pour effrayer les brigands qui, violant l’asile des morts, enlevaient leurs dépouilles et pillaient les richesses qu’on était dans l’usage d’y déposer.


Mettez tous les biens en un tas,
Perles, rubis, terres, contrats,
Maison superbe et bonne table,
Honneurs à foison, dignité ;
Si je n’y vois point la santé,
Je donnerais le tas au diable.


M. Bret