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Au pied de la balustrade on lit ces quatrains qui sont sous verre dans un encadrement.


O bon et tendre époux, tes soins charmaient ma vie !
Ah ! combien tes vertus me firent te chérir.
A me complaire en tout tu bornais ton plaisir ;
Mon bonheur près de toi fut bien digne d’envie.

Dieu de bonté exaucez ma prière.
Qu’il soit heureux dans l’éternel séjour !
Et veuillez pour toujours me rendre à son amour,
Lorsque j’aurai rempli ma tâche sur la terre.




SUITE DE L’ODE.


Tout ce que notre ame égarée
Donne à ses folles passions,
Nous l’avons pris sur la durée
Des momens dont nous jouissons.
Un navire que la tempête
Sur l’Océan long-temps arrête,
Est l’image de notre sort.
Infortuné jouet de l’onde,
Malgré sa course vagabonde,
Il est encore près du port.

La vie est un trésor immense
Qu’on ne croit jamais épuiser ;
Mais chaque instant que l’on dépense
Ne fait, hélas ! que nous user.
Vois du trépas, la porte ouverte,
Ce jour dont tu plains peu la perte
Se compte au nombre de tes jours.
Tu crains la redoutable barque,
Et tu vis comme si la Parque
Te devait épargner toujours