Au préjugé faut-il se rendre.
Esclave d’une amitié tendre ?
Ses amis sont-ils ses tyrans ?
Unis sans cesse à nos semblables
Par des liens inévitables
Nous, serons-nous indifférens ?
Notre amour propre est le principe
Qui fait naître tous nos désirs ;
Cependant ce qui nous dissipe
Fait aussi naître nos plaisirs.
Ah ! s’il est vrai que l’homme s’aime,
D’où vient que de se voir lui-même
Jamais son cœur ne se repaît ?
Quelle erreur, ou quelle faiblesse !
À le voir s’éviter sans cesse,
Ne dirait-on pas qu’il se hait ?
Toi, que la parque favorable
A laissé doucement vieillir,
Dis-moi de la course durable
Quel fruit as-tu su recueillir ?
Par quelles actions illustres
As-tu signalé tous ces lustres
Dont tu regrettes les instans ?
Ô que d’inutiles journées !
Non, malgré tes longues années
Tu n’as vécu que peu de tems
La suite de l’Ode à la neuvième livraisons.