Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/481

Cette page n’a pas encore été corrigée

maginent en ce temps ; et que ce soit une chose ordinaire à des chrestiens, d’estre aujourdhuy enfant de Dieu, et demain enfant du diable ; de retourner quelques jours apres à Jesus-Christ, et à la premiere occasion de l’estouffer dans son cœur, de vivre, mourir, revivre, mourir encore une fois, tantost saint, tantost demon, tantost digne de l’eternelle jouïssance de Dieu, et aussi-tost apres digne d’une eternelle damnation, et cela par des revolutions continuelles, et qui durent toute la vie. Et ainsi tant s’en faut que ce passage d’origene prouve quelque chose contre la doctrine de tous les autres peres, qu’au contraire, estant bien leu et bien entendu, il la confirme entierement, et monstre quelle difference l’on doit mettre entre la remission des pechez mortels, et celle des pechez veniels. Cette distinction estant establie comme le fondement de tout ce discours, je me contenteray pour cette premiere preuve, d’un seul passage, mais formel, et d’un auteur irreprochable, puis qu’une rare doctrine jointe à une dignité illustre, ne luy permettoit pas d’ignorer, quelle estoit la pratique de l’eglise dans l’administration des sacremens. C’est de Saint Cesarius archevesque d’Arles, et l’une des plus grandes lumieres de nostre France, qui vivoit dans le sixiesme siecle. Ce grand saint dans son homelie 8