ayent refuté cette opinion, reconnoissans, que dans les premiers siecles de l’eglise, la penitence publique regardoit les pechez mortels secrets et cachez, aussi bien que les publics : (comme le seul passage de S Ambroise que nous avons rapporté dans la I partie le fait voir clairement) neantmoins le sentiment, contraire est demeuré dans l’esprit de plusieurs, qui se sont accoustumez par un long usage à rejetter les veritez les plus claires, aussi-tost qu’elles ne se trouvent pas conformes à leurs vieilles imaginations. Et comme une erreur est d’ordinaire feconde ; d’autres ne trouvans dans les peres anciens, et principalement dans Tertullien, que la penitence publique en laquelle l’eglise exerceast la puissance de ses clefs ; joignants cette verité à ce faux principe, que la penitence publique n’est que pour les pechez publics, en ont tiré cette fausse conclusion, et qui porte grand prejudice à la doctrine catholique touchant la necessité de l’absolution des prestres pour tous les pechez mortels, qu’en ce temps-là on n’avoit recours à l’eglise que pour des pechez publics. Mais comme il est clair par la lecture de Tertullien (pour ne point parler à cette heure des autres peres) qu’il ne reconnoist point d’autre penitence, que la publique, pour relever les pecheurs de leurs cheutes, ce que monsieur l’evesque d’Orleans a fort bien monstré : il n’est pas moins evident, à qui le lit sans preoccupation d’esprit, qu’il y sousmet toutes sor-
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