Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/417

Cette page n’a pas encore été corrigée

comme nous sommes, que Jesus-Christ auroit institué ces mysteres. Mais cela n’empesche pas, que vostre proposition generalle dans le dessein que vous semblez avoir pris d’oster aux ames toutes sortes de sujets de se retirer quelquesfois de la communion par reverence, n’ait besoin d’estre accompagnée de quelques considerations, pour empescher que les foibles n’en abusent à leur ruïne. J’en rapporteray quatre, dont je ne traitteray les trois premieres qu’en passant, pour m’arrester un peu davantage sur la derniere qui est plus de nostre sujet. La premiere est, que l’abus si dangereux de ne tenir conte des pechez veniels, et de les commettre avec la mesme hardiesse que l’on feroit les meilleures actions, est monté jusqu’à un tel poinct d’excez en ce siecle, qu’il est d’extréme importance de n’y pas donner de l’accroissement, en representant ces offenses, comme des choses de nulle consideration, et ausquelles il ne faut avoir aucun esgard, lors qu’il s’agit de se presenter au plus redoutable des mysteres. La seconde, qu’encore que ces pechez ne tuënt pas l’ame d’un seul coup, comme font les mortels, il est necessaire neanmoins d’avoir grand soin d’en effacer sans cesse les taches par les remedes de la penitence, par les prieres, par les aumosnes, par de fortes resolutions suivies de fidelles et de frequentes pratiques, par l’esloignement des mauvaises compagnies, par