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ne faites point en tout vostre escrit, et que vous jugez mesme superflu de faire. Car ce souhait monstre, que la bonne vie est une preparation necessaire pour participer souvent à l’eucharistie, et qu’il faut estre dans la pieté pour aspirer legitimement à ce bon-heur. Mais pour vous, je vous supplie de me faire voir, qu’ayant entrepris de déduire les regles de la frequente communion, et en ayant proposé jusques à dix, vous ayez dit un seul mot de la bonne vie, et de la pieté chrestienne, comme d’une condition necessaire pour communier souvent : ce qui monstre que selon vos maximes, pour desirer que les chrestiens s’approchent souvent de l’autel, il n’est pas besoin de desirer qu’ils vivent en sorte qu’ils meritent cette faveur : mais seulement au plus, que quelque vie qu’ils menent, ils se confessent souvent.

L’autre endroict, que vous rapportez du concile de Trente, ne contient qu’un desir semblable à celuy qu’il avoit fait auparavant ; et que la reconnoissance du peu de disposition de la plus-part des fidelles luy a fait laisser dans les termes d’un simple souhait ; sans passer mesmes jusques à conseiller ce qu’il sçavoit ne se pouvoir bien accomplir que par fort peu de personnes.

Mais il est estrange, avec quelle hardiesse vous avez osé corrompre les paroles sacrées du concile : car il ne dit autre chose en cét endroit,