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indigne par des pechez mortels, c’est de s’en tenir separé pour quelque temps, et durant ce temps se purifier par les retraittes, par les jeusnes, par les prieres, et par les aumosnes. L’importance est d’avoir la devotion que ces mysteres desirent : et cette devotion ne se trouve pas dans les ames remplies d’amour d’elles-mesmes, et si attachées au monde que de merveille . Et enfin il est necessaire de sonder, et d’examiner auparavant le fonds de sa conscience, cum discussione debita, et selon la doctrine de l’antiquité confirmée par l’un des plus saints evesques de nostre temps, il ne la faut pas seulement trouver exempte de tous les pechez mortels ; mais détachée de l’affection des offenses mesmes legeres.

Aussi devez-vous remarquer que le concile ne dit pas, qu’il est necessaire de s’approcher souvent de l’autel, pour entrer dans le chemin de la vertu et de la perfection chrestienne : mais pour faire que l’on s’y avance, et que l’on ne recule pas ; supposant qu’on y est estably en quelque façon, et qu’il n’est besoin que de s’y conserver, et de s’y perfectionner de plus en plus, selon le sentiment de tous les peres, qui nous enseignent, qu’il n’y a que ceux, lesquels marchent dans cette voye estroite qui mene à la vie, et qui est la voye de perfection, et des parfaits, qui ayent droit de se nourrir de la chair de cette victime salutaire.

Car c’est veritablement cét agneau paschal,