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publiques en des satisfactions particulieres : mais c’est une exception, qui confirme cette regle sainte. Car quelle penitence peut estre plus agreable à Dieu, et en un sens mesme, plus publique, que de rompre entierement, et à la veuë de tous, avec son ennemy, c’est à dire, avec le monde ; que de renoncer pour jamais à tous les plaisirs, ou plûtost à toutes les folies du siecle ; que de quitter toutes sortes de pretensions, pour embrasser une vie sainte et religieuse ; que de se retirer dans une solitude à l’exemple de tant de grands saints, ou choisir le fonds d’un monastere, pour y satisfaire à la justice de Dieu, par des larmes continuelles ; que de luy sacrifier sans cesse le sang du cœur blessé de regret et d’amour, pour l’expiation de ses offenses, comme parle Saint Augustin ; et enfin, que de passer tout le reste de sa vie dans l’exercice des actions contraires à celles pour lesquelles on gemit. Certes, je ne puis assez admirer cette parole de Gennadius, qui juge la penitence publique si salutaire, et si importante, pour obtenir le pardon des pechez mortels, qu’il n’en dispense que ceux qui en voudront faire une plus secrette, mais qui est plus penible, plus austere, et plus longue, que celle qu’on faisoit publiquement.

Et cela me remet en l’esprit ce que j’ay oüy dire autresfois à un grand homme de Dieu, et fort esclairé dans la science de l’eglise ; que l’on