Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/284

Cette page n’a pas encore été corrigée

et enfin pour dire tout, cette dispute ne s’agite qu’entre deux hommes, dont l’un a une sainte avidité, qui merite d’estre comparée à la ferveur de Zachée, qui le fit resoudre en un moment à donner aux pauvres la moitié de tout son bien : et l’autre a une crainte respectueuse, qui merite d’estre comparée à l’humilité du centenier, dont la foy a esté preferée à celle de tout Israël par la bouche du sauveur mesme.

La troisiesme remarque qui suit de cette seconde, est qu’encore que Saint Augustin propose deux avis differens sur la reception de l’eucharistie ; sçavoir, s’il est meilleur de la recevoir tous les jours, ou de s’en abstenir quelquesfois par reverence, il declare neantmoins en termes clairs, comme une chose constante parmy tous les fidelles, et dont personne ne pouvoit douter ; que pour les pechez mortels, il faut differer cette sainte nourriture ; se separer de l’autel pour faire penitence ; et ne s’en approcher point, que par l’autorité du prestre, apres la penitence achevée. Car il ne faut point douter, que par cette playe du peché, et cette violence de maladie, qui nous doivent oster l’usage de ces remedes, lesquels ne sont utiles qu’aux ames plus fortes ; il n’entende toute sorte de pechez mortels, et qui tuent l’ame par une seule playe, comme il dit ailleurs : puis que vous-mesme le reconnoissez, en alleguant