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ous aviez bien compris l’esprit veritable de cette sainte discipline, qui s’observoit à la naissance de l’eglise, non seulement vous vous seriez abstenu de la rapporter comme vous estant favorable, mais vous auriez facilement reconnu, qu’il ne se peut rien concevoir qui soit plus contraire à vos maximes, et qui ruine davantage toutes vos pretensions. Car que sert-il de nous dire, qu’avant la celebration des mysteres, on chassoit tous ceux qui n’estoient pas disposez à recevoir l’eucharistie, si vous ne nous enseignez, qui estoient ceux qu’ils n’y jugeoient pas disposez. Et s’il se trouvoit, qu’ils eussent mis de ce nombre, non seulement ceux, qui ne font pas profession de vivre vertueusement, (à qui neantmoins vous conseillez la frequente communion, ainsi que je le feray voir,) mais ceux mesmes, qui estoient une fois tombez de l’estat d’une vie sainte et chrestienne, quoy qu’ils eussent dessein d’y r’entrer : non seulement ceux, qui portans à la haste aux pieds d’un prestre leurs habitudes enracinées, et leurs crimes encore tous vivans, doivent, selon vous, estre aussi-tost admis à l’eucharistie, mais ceux mesmes, qui s’estans desja retirez de la vie contraire à la vertu, ne sont pas encore purifiez des images qui leur restent de leurs déreglemens passez : non seulement ceux, qui sont remplis de l’amour d’eux-mesmes, mais aussi ceux, qui n’ont