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encore de ce feu, que Jesus-Christ venoit d’envoyer du ciel, pour embraser les cœurs des hommes, participoient souvent à l’eucharistie : donc quelque tiedeur, et quelque indevotion que l’on ressente , sans peser, si c’est un effect de nostre foiblesse, où une suitte de nostre mauvaise vie, on doit faire la mesme chose sans aucune crainte ; c’est vostre doctrine. Ceux que le sang de Jesus-Christ encore tout boüillant venoit de remplir de son saint amour, s’approchoient souvent des autels : donc ceux qui sont remplis de l’amour d’eux-mesmes, font tres-bien de communier souvent ; c’est vostre conduite. Ceux qui se trouvoient si destachez de toutes les choses du monde, qu’ils portoient avec joye tous leurs biens aux pieds des apostres, recherchoient souvent dans l’eucharistie de s’unir à Jesus-Christ : donc ceux-là luy font grand honneur, de faire la mesme chose, qui sont si attachez au monde que de merveille ; ce sont vos termes, et vos conseils. Ceux qui venoient de recevoir la grace avec abondance, se nourrissoient souvent de ce pain des forts : donc plus on se trouve denué de grace, plus on se doit hardiment approcher de l’eucharistie ; ce sont vos propres paroles. Par quelles regles du raisonnement pourroit-on tirer ces conclusions de ces principes ? Mais pour considerer la parole de Dieu,