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que les ames nous demandent, et de leur enseigner une autre doctrine, et d’autres regles de pieté, que celles que l’eglise a receuës des peres de main en main, et de siecle en siecle, comme les premiers d’entr’eux les avoient receuës des apostres, les apostres du Saint Esprit, le Saint Esprit du fils, et le fils du pere. Car ne me croyez pas si peu instruit dans la science de l’eglise, que je vueille renfermer dans les seuls poincts de la foy, et de l’intelligence des mysteres, l’excellente regle que vous proposez. Je reconnois avec vous, qu’elle s’estend dans toutes les maximes qui regardent la vertu et la pieté chrestienne, comme est la question que vous traittez ; et qu’ainsi que vous dites, nous la devons suivre generallement en toutes choses ; c’est à dire, dans toutes les veritez de la foy, et dans toute la morale du christianisme. Et qui seroit le catholique, qui pûst avoir en cette rencontre un sentiment different du vostre ; qui pûst croire, que la tradition divine deust estre seulement la regle de nostre creance, et non pas le modelle de nos mœurs ; que l’approbation de la doctrine des peres nous fust commandée, et que l’imitation de leur conduite nous fust defenduë ; qu’il soit interdit de nous esloigner de ce qu’ils enseignent, et qu’il soit permis de chercher des voyes pour aller au ciel, ou differentes des leurs, ou qui mesme