Page:Arnal - La Mort, 1859.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 5 —


C’est encor le fameux que sais-je
Qui redouble notre embarras ;
Quand je ne serai plus, serai-je ?
Qu’étais-je avant de n’être pas ?
Pauvres humains, que de peut-être !
L’un nous affirme qu’en mourant
Nous retournons dans le néant
Où nous étions avant de naître ;
L’autre, prompt à se réjouir,
Voit dans un céleste avenir
Mille félicités suprêmes
Qui ne doivent jamais finir.
Laissons ces doctes discourir,
Et croyons qu’en fait de systèmes,
Le plus sage est de s’abstenir.

Sur un point facile à connaître,
Concentrons plutôt notre esprit :
Voyez ce brin d’herbe paraître,
Il fructifie et se flétrit.
C’est la même loi pour chaque être,
Tout s’anime et bientôt périt.
Un peu d’humus ou de poussière
Doit remplacer nos plus beaux jours ;
Telle est la destinée entière
De notre espoir, de nos amours,
Toute existence est éphémère.
Homme, accepte la loi du temps,