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De ces vérités l’âme empreinte,
Le sage arrive à ce sommeil,
Qui n’a ni songe ni réveil,
Sans proférer aucune plainte.

Ainsi donc ce champ de repos,
Ce cimetière dont l’enceinte
Renferme une égalité sainte,
Loin de jeter à tout propos,
Le trouble, l’effroi dans la vie,
Doit plutôt exciter l’envie ;
Car ce néant des passions,
Ce calme, si cher au vieil âge,
Apporte, au terme du voyage,
De douces consolations.

Sur cette éternité divine,
Dont on nous promet le secours,
Sur le sort que Dieu nous destine,
Un voile est fixé pour toujours :
Ainsi n’espérons rien surprendre,
Nous avons des sens imparfaits,
Ne nous occupons que des faits
Que Dieu nous permet de comprendre.
Le philosophe a beau prétendre
Vouloir sur ce point discuter,
Il ne nous apprend qu’à douter.