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Elle nous apporte, en effet,
Le bonheur de la délivrance ;
Plus d’angoisse, plus de souffrance ;
La mort, c’est le repos parfait.
Elle nous donne, dit l’adage,
Un asile contre l’orage ;
Elle est l’absence de tout soin,
L’extinction de tout besoin,
De tout ennui, de toute peine ;
Du moment qu’elle nous entraîne,
Notre labeur est terminé.
Parlons-nous d’un infortuné
Que le malheur semblait poursuivre,
Un synonyme vient s’offrir.
Dire : il a cessé de souffrir,
C’est dire : il a cessé de vivre.

Nous avons, hélas ! sous les yeux,
De nos douleurs la triste chaîne,
Le cortège des maux hideux,
Attachés à l’espèce humaine :
Dans les folles ambitions,
Que d’espérances mensongères !
Dans nos tendres affections,
Que d’affreuses déceptions !
Au milieu de tant de misères,
Est-il, pour repousser la mort,
Un but qui mérite un effort ?