Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et que m’importe la jeunesse
Si la mienne n’est pas à toi !
Quel est le prix de ma tendresse
Si tu ne reçois rien de moi ?

Et que ferai-je de ma vie
Si je ne peux te la donner ?
Pourtant ne crois pas que j’envie
La mort… Ce mot fait frissonner.

Pourquoi souhaiter d’être morte
Si je n’entends jamais ton pas
Sur le seuil de l’étroite porte
Où tu ne me rejoindras pas ?

Dans l’univers immense et vide,
Ma pauvre âme errerait en vain :
Le seul bien dont elle est avide,
C’est toi qui le tiens dans ta main.