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SI TU M’AVAIS AIMÉE

Je sais que vous aimez les soupirs et les larmes ;
Votre bouche aux baisers préfère les sanglots,
Et vous nous entraînez sur le gouffre des flots,
Car l’ouragan pour vous a de sublimes charmes.

Je veux avant la nuit savourer tout le jour
Et vivre ; car, plus haut que la voix des fontaines,
L’impérieuse voix jaillit des sources pleines
De mon cœur, tout gonflé de sang jeune et d’amour.

Je veux, avant d’aller vers la paix éternelle,
Tracer encore un droit, un vigoureux sillon,
Car la mort pour mon âme est comme l’aiguillon
Qui presse d’accomplir une tâche plus belle.

Et si vous revenez plus tard sur mon chemin,
Que ce soit pour guider ma pensée élargie
Vers l’immortel amour^ ô pure Nostalgie,
Lorsque j’aurai vécu tout mon bonheur humain.