Et ce chemin pierreux bordé de marjolaine,
Cette porte, ce mur brûlé par le soleil,
La vigne, les figuiers, les roses, la fontaine,
Les cerisiers géants, les fruits au jus vermeil ;
Et la montagne mauve aux cimes couronnées
De rocs bruns, tout dorés par les rayons du soir ;
Les tombes, maintenant au lierre abandonnées,
Le jardin, le vieux banc où d’autres vont s’asseoir.
Et le couvent paisible où je devais attendre
Que le monde m’apprît la vie et ses douleurs ;
Et celle que j’aimais, fière, énergique et tendre ;
Mes compagnes, mes jeux, mes livres et mes fleurs…
Ah ! je vous revois tous, amis de mon enfance :
Ne partez pas encore ! Il me faut la douceur
D’oublier près de vous mes longs jours de souffrance
Et de sentir mon cœur battre sur votre cœur !