Page:Arnac - Le Brelan de joie.djvu/300

Cette page n’a pas encore été corrigée


— Quand tu ne seras plus sot ! dit le meunier. Ne savais-tu conte plus long ? Conte à rouler sur deux roues ? Conte à ne finir qu’à la ville ? Quand on n’a que monnaie de contes, on ne la jette pas par les fenêtres ! Un conte vaut plus d’un galop, et ce ne sont pas les meilleurs qui vous rapportent le plus : gruau ! ce sont les plus longs ! N’as-tu pas vu que le mien nous a valu trois lieues et le tien trois pas ? Quand on ne paye de sa bourse, il faut payer de sa bouche ! Les longs contes font les longs profits… Or çà, abatteur de contes, que veux-tu faire, à l’écarté, entre chien et loup, la faim te montrant les dents ? A qui conteras-tu tes contes ? A ton ventre ou à tes jambes ?

Tout en allant de langue et de pied, arrive à une masure, et sur lé pas, voit un vieil homme qui fait un manège singulier : tantôt s’accroupit, tantôt se dresse, tantôt s’appuie, tantôt s’agenouille, tantôt