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qu’il avait sur le prince royal de Prusse ; il lui annonçait que le général Vinoy se portait à son aide.

En même temps une dépêche plus explicite exposait à l’Empereur la nécessité de persister dans le plan arrêté :


Paris, 21 août 1810, 11 h. soir.

« Si vous abandonnez Bazaine, la révolution est dans Paris et vous serez attaqué vous-même par toutes les forces de l’ennemi. Contre le dehors Paris se gardera. Les fortifications sont terminées. Il me paraît urgent que vous puissiez parvenir rapidement à Bazaine. Ce n’est pas le prince royal de Prusse qui est à Châlons, mais un des frères du roi de Prusse, avec une avant-garde et des forces considérables de cavalerie. Je vous ai télégraphié ce matin deux renseignements qui indiquent que le prince royal de Prusse, sentant le danger auquel votre marche expose et son armée et l’armée qui bloque Bazaine, aurait changé de direction et marcherait vers le nord. Vous avez au moins trente-six heures d’avance sur lui, peut-être quarante-huit heures. Vous n’aurez devant vous qu’une partie des forces qui bloquent Metz et qui, vous voyant vous retirer de Châlons à Reims, s’étaient étendues vers l’Argonne. Votre mouvement sur Reims les avait trompées. Comme le prince royal de Prusse, ici tout le monde a senti la nécessité de dégager Bazaine et l’anxiété avec laquelle on vous suit est extrême. »


Le maréchal, malgré toutes ses instances, n’avait pu obtenir de reculer. Le mouvement en avant continua donc.

Le troisième jour de notre marche, le 26, nous éprouvâmes, pour la première fois, de la peine à nous