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Battu le lendemain, il fut obligé de reculer devant des forces supérieures.

Tandis que le général Bourbaki organisait une armée à Bourges et que le général Chanzy était refoulé sur Laval, les Allemands, après avoir réduit l’Alsace et la Lorraine, s’étendaient vers la Haute-Saône et le Doubs, où ils rencontrèrent le général Cambriels, qui les empêcha de s’emparer de Besançon.

Le général Cremer opérait dans les environs de Beaune ; Garibaldi entre Autun et Dijon. Malheureusement leurs mouvements n’étaient pas combinés. Garibaldi fit tête aux Badois et obtint quelques succès à Pasques et à Lantenay, mais il ne put délivrer Dijon de l’occupation allemande. Cremer battit les Prussiens à Châteauneuf, le 3 décembre, mais il perdit, le 18, la bataille de Nuits.

Le gouvernement résolut de tenter un vigoureux effort pour débloquer Belfort, espérant, s’il y réussissait, couper les communications de l’ennemi et menacer sa ligne de retraite.

Citadelle de Belfort

Belfort, la seule place qui, avec la petite forteresse de Bitche, tint jusqu’à la fin de la guerre, était commandé par le colonel Denfert-Rochereau. La ville est très forte ; elle était bien approvisionnée et possédait une garnison de 16 000 hommes. Déterminé à une résistance énergique, le commandant fit fortifier et occuper les villages et les collines environnantes et achever des ouvrages commencés sur la hauteur des Perches.

Le 2 novembre, le général de Treskow commença l’investissement, mais le colonel Denfert, secondé par le courage de ses troupes, l’énergie et le patriotisme de la population, dérangea ses projets par des sorties incessantes, repoussa toutes ses attaques, et l’ennemi