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lait la nature. À travers de noires vapeurs la fille du monastère suit son guide silencieux ; elle marche les yeux baissés, et pressent quelque évènement effroyable. Tout à coup non loin du lac Morat le Solitaire s’arrête. Le vent porte à l’oreille de l’orpheline le long mugissement des vagues qui se brisent tristement sur des grèves solitaires.
Elle regarde autour d’elle… Dieu puissant ! en quel lieu se trouve Élodie ?… à l’entrée d’un monument voûté d’ossemens humains ; entre des colonnes formées de squelettes entassés ; sous un arc de triomphe élevé par la vengeance à la férocité[1].
— « Ciel ! où suis-je ? dit la vierge d’Underlach. » — « Sous l’ossuaire de Morat, répond l’homme du mont Sau-
- ↑ Cet ossuaire existait encore presque en entier avant la révolution. Il fut détruit par les Français pendant les guerres de la république. Cependant on en retrouve encore des vestiges.